J'ai appris la paix, j'ai appris la vanité, l'éphémère, la fragilité
des choses et le souffle léger de la vie, j'ai vu la brièveté de
l'existence, j'ai vu le temps qui passe et qui n'est rien, j'ai ri de
nos espoirs idiots, de nos combats imbéciles,
et plus rien ne m'a paru
aussi grand que la route elle-même.
En prison, un homme se souvient de ce qui l'y a conduit, un simple "nous rêvions juste de liberté" érigé en principe de vie ...
A Providence il y avait d'abord la "bande à Freddy" avec Oscar, Alex, et lui, Hugo alias "Bohem" surnommé ainsi parce qu'il vivait alors dans une roulotte, celle que lui avait laissé Papy Gallo. Une bande de copains en guise de famille pour faire les quatre cents coups et se substituer à celle de naissance marquée par les coups, le manque d'amour et une petite sœur, Véra, fauchée trop jeune par une moto.
Plus tard, il y a la bande à Bohem et sa moto Lipstick, un road trip à moto à travers les États-Unis pour échapper à l'ennui dans une fuite éperdue et tenir une promesse, retrouver le frère d'Alex. Une vie de nomades sans attaches, toujours sur la route, à laquelle viennent s'adjoindre Sam, Fatboy, Mani puis les filles, Mélaine et Ally. Une vie de rencontres, d'amitié, d'indépendance, de folies parfois, de projets, de trahisons et la solitude aussi. Un parcours initiatique qui a pour prix, celui de la liberté.
Dans un style "parlé familier", celui de Bohem, Henri Loevenbruck nous entraîne dans un road trip ébouriffant qui n'est pas sans rappeler, dans un registre un peu différent, le film emblématique de 1969, Easy-Rider avec Henri Fonda. Cette inoubliable bande de gamins sans éducation, franchement déjantée mais néanmois attachante, est animée par le désir de vivre et d'exister ; il y a de l'insoumission, le mépris des conventions mais aussi des valeurs, la drogue, des trafics, des bagarres, des bêtises petites et grosses, de l'innocence et de la violence, du sexe et du Rock'n Roll. Une horde ne respectant qu'un seul code LH&R (Loyauté, Honneur et Respect) auquel Bohem ne dérogera jamais et une épopée aigre-douce prenant pour terrain de jeux les grands espaces américains et le monde des clubs de motos qu'on découvre, avec leurs règles, leurs affiliations et leurs codes particuliers.
Un souffle épique contemporain endiablé, porté par un vent de liberté. Explosif !
Tirés du texte :
Dans la vie, je crois qu'il vaut mieux montrer ses vrais défaut que ses fausses qualités. Vaut mieux surprendre que décevoir.
Essaie de ne jamais oublier tes rêves. La vie, les gens, tous essaieront de t'empêcher d'être libre. La liberté, c'est un boulot de tous les jours. Un boulot à plein temps.
Titre : nous rêvions juste de liberté
Auteur : Henri Loevenbruck
Première édition : 2015
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