vendredi 24 septembre 2021

Tatiana / The Bronze Horseman de Paullina Simons

A Leningrad, lorsque l'Allemagne Nazie entre en guerre contre l'URSS, Tatiana a tout juste 17 ans. Pendant que sa famille s'active pour essayer de protéger son frère jumeaux de la conscription en l'envoyant à l'abri dans un camp d'été, elle est chargée de faire des provisions afin d'anticiper la période difficile qui s'annonce. Au cœur de la frénésie ambiante, alors que la jeune fille un peu insouciante, bredouille et désabusée finit par déguster une glace à un arrêt de bus, son regard croise celui d'Alexander, jeune officier de l'armée rouge qui va l'aider à remplir la mission confiée par sa famille.
Si le coup de foudre est immédiat entre Tatiana et Alexander, leur amour est damné dès le départ par la relation déjà existante entre le jeune officier et Dasha, la sœur aînée de Tatiana. Le lien sera en outre parasité par la présence de Dimitri - l'ami d'Alexander dont il ne peut se dissocier parce qu'il détient le secret de ses origines américaines - qui va courtiser la jeune fille..              

Ce premier "pavé" d'une trilogie est porté par le souffle de la grande tradition romanesque. Organisé en trois parties, la première nous entraîne au cœur d'un Leningrad en guerre, de l'été à l'hiver pendant lequel, presque totalement encerclé par l'avancée allemande, la ville et ses habitants vont souffrir du froid, de la faim, de la peur, de la mort. La seconde est la plus heureuse, illuminée de la chaleur de l'été et des couleurs de la campagne alors que la troisième est marquée par le retour des épreuves et l'exil au cœur d'un nouvel hiver.
 
Comment dire ?  Oui... Mais...

La lecture commençait bien : la promesse d'une grande histoire d'amour à la "Autant en Emporte le Vent", celle d'une jeune fille qui découvre les premièrs émois de l'amour sur fond de seconde guerre mondiale. Un récit pimenté par la situation d'Alexander, né aux États-Unis et emmené enfant en URSS par des parents activistes convaincus par un système soviétique qui finira par les broyer. Ajoutons à cela un cadre intéressant et sur lequel je n'ai pas trop lu, celui d'une famille de Leningrad qui nous fait découvrir sa vie soviétique, l'organisation du travail, les appartements communautaires exempts d'intimité, la désinformation, ou encore l'incroyable dureté du premier hiver de guerre.         
 
MAIS .... que c'est loooooong ! ... Et répétitif aussi, avec des scènes qui semblent revenir encore et toujours sans forcement enrichir l'intrigue. J'avoue que certains aspects de cet "amour interdit" ne m'ont pas complètement convaincue et laissée plutôt dubitative, notamment du fait de personnages pour le moins agaçants, comme Dasha, incroyablement égoïste et aveugle ou Dimitri, tout aussi individualiste et maléfique. Par opposition,Tatiana semble posséder toutes les qualités et attirer l'amour de tous, d'une grande naïveté initiale, elle est tout à la fois fragile et d'une force à toutes épreuves en plus d'être gentille et dévouée, quelles que soient les circonstances. Quant à Alexander, malgré un passif de débauché, il a tout du prince charmant et tourne au chevalier servant parfait, tout à la fois courageux, protecteur et viril. Alors que dire des tergiversations incessantes empoisonnant la relation des deux amoureux ? Les "Tu viens, tu ne viens pas, tu me regardes, tu ne me regardes pas, tu dois continuer à courtiser Dasha mais pas trop quand même, etc." ... tout aussi insupportable que la relation absurde qui semble devoir s'imposer entre Tatiana et Dimitri.
 
J'ai bien sûr tourné les pages jusqu'au bout mais, contrairement à beaucoup des avis dithyrambiques qui m'avaient incitée à ouvrir ce livre, je n'ai pas été suffisamment accrochée pour me précipiter sur la suite de la trilogie. Il n'est d'ailleurs pas sûr que je la compléterai un jour malgré l'ouverture et les interrogations laissés par la conclusion... ou alors, peut-être allongée au soleil sur une plage en sachant que j'ai tout le temps pour retrouver les interminables et parfois improbables tribulations de Alexander et Tatiana !  

Titre français : Tatiana
Titre original : The bronze Horseman
Trilogie The Bronze Horseman / volume 1
Auteur: Paullina Simons
Première édition : 2009

dimanche 19 septembre 2021

Et vous, comment vivrez-vous ? / How do you live? De Yoshino Genzaburô

A Tokyo, dans le Japon des années 1930, Copper est un collégien de 15 ans. Il vit avec sa mère et depuis le décès de son père, son oncle joue le rôle de figure paternelle pour le guider dans la vie et faire de lui un homme de bien dans le sens humaniste du terme. C'est ainsi que les petits évènements rythmant sa vie quotidienne - une visite à Tokyo, ses amis, l'école, etc - sont autant de prétextes à réflexion, touchant finalement des questions existentielles et des sujets aussi variés que les sciences, l'économie, la sociologie ou la philosophie. 
 
Roman initiatique publié il y 84 ans pour un public "jeunesse", c'est devenu un "classique" de la littérature japonaise qui garde toute sa fraîcheur ; dans sa façon d'aborder les choses et son ambition, il n'est pas sans rappeler Le monde de Sophie de Jostein Gaarder. Parce qu'il prônait la curiosité et le questionnement permanent, ce livre avait été jugé subversif dans le Japon totalitariste de l'époque n'acceptant aucune remise en cause l'ordre établi, qui l'avait interdit pendant la guerre. Il fut ensuite republié des dizaines de fois et conserve aujourd'hui toute sa pertinence. 
 
C'est après la découverte de Âme brisée de Akira Mizubayashi que j'ai enchaîné sur ce Et vous, comment vivrez-vous ? / How do you live ?. Ce petit livre occupe une place très particulière dans le roman, la vie et le cœur du personnage principal qui y indiquait, je cite :
 
C'est un livre magnifique. En pleine période de folie fasciste et d'engouement militariste et ultra nationaliste, Yoshino à eu l'audace d'écrire, à l'intention des jeunes Japonais, un livre qui prônait l'usage critique de la raison et défendait la supériorité éthique de l'amitié des égaux par rapport à la soumission rampante et aveugle à l'égard des aînés et des dominants. 
Je crois que mon père voulait faire de moi un jeune homme capable de garder sa lucidité en toute situation, de ne pas succomber à la folie collective et de s'insurger contre les aberrations...
 
Un livre de référence qui a traversé le temps sans prendre une ride, à mettre entre toutes les mains, jeunes ou moins jeunes, à portée universelle avec au passage, une jolie découverte du Tokyo d'avant-guerre. 

Titre français : Et vous, comment vivrez-vous ?
Titre anglais : How do you live ?
Auteur : YOSHINO Genzaburô
Première édition : 1937

mardi 14 septembre 2021

Âme brisée de Akira Mizubayashi

 
Novembre 1938, Tokyo. Des militaires font irruption dans un centre culturel où un quatuor de musiciens à cordes sino-japonais répète Rosamund, une pièce de Schubert. Avant d'être emmené et de disparaître, Rei Mizusawa, le premier violon, a eu le temps de cacher son fils Yu, agé d'une dizaine d'année ; l'officier qui le découvre figé dans une armoire, un livre à la main, ne le dénonce pas et lui remet le violon de son père qui a été brisé.
De nos jours à Paris, Jacques Maillard est luthier et sa femme Hélène archetière. Ils se sont connus pendant leur apprentissage à Mirecourt dans les Vosges, dans les années 1950, et s'intéressent à une jeune violoniste japonaise montante, Midori Yamazaki.
Deux périodes, deux histoires convergeantes portées par la musique et l'âme brisée d'un violon ...
  
Dans ce roman plein de délicatesse et d'humanité, Akira Mizubayashi fait vibrer nos émotions sous sa plume de japonais francophile rédigeant directement en français dans le texte. Il nous fait pénétrer dans un monde poli par la puissance de la musique intemporelle qui dissout époques et cultures. Une histoire qui commence pendant une période sombre, par un traumatisme qui portera la quête de toute une vie ; la douleur du deuil, du déracinement et de l'exil compensés par le souvenir, l'érudition, la transmission, la passion et la beauté. Un roman fort, plein de douceur, de larmes, de joies et de bonheurs aussi lorsque enfin se recollent les morceaux du passé, l'âme de l'instrument et de son maître enfin retrouvées.
 
Outre l'histoire magnifiquement portée par la musicalité et la poésie du texte, l'auteur nous fait découvrir le monde des artisans à qui il rend un bel hommage : luthiers et archetiers travaillent souvent dans l'ombre mais ils n'en sont pas moins essentiels à l'harmonie qui fait la musique d'exception, au même titre que le compositeur, l'instrument ou l'interprète.
 
A lire accompagné de Schubert et de Bach.       
 
Extraits du livre :
Âme, subst.fém. Musique. Âme d'un instrument à corde. Petite pièce de bois interposée, dans le corps de l'instrument, ente la table et le fond, les maintenant à la bonne distance et assurant la qualité, la propagation comme l'uniformité des vibrations. 
[Trésor de la langue française]
 
Face à la musique de Schubert, les larmes coulent sans questionner l'âme auparavant, puisqu'elle se précipite sur nous avec la force même de réalité, sans le détour de l'image. Nous pleurons, sans savoir pourquoi ; parce que nous ne sommes pas encore tels que cette musique nous promet d'être, mais seulement dans le bonheur innommé de sentir qu'il suffit qu'elle soit ce qu'elle est pour nous assurer qu'un jour nous serons comme elle. [Theodor W.Adorno, Moments musicaux]
 
Mirecourt, c'est une toute petite ville, mais c'est connu pour la lutherie depuis le XVIIIème siècle comme Crémone en Italie.

C'était un livre de Genzaburo Yoshino qui s'intitule Dites-moi comment vous allez vivre publié en 1937 (...) 
C'est un livre magnifique. En pleine période de folie fasciste et d'engouement militariste et ultra nationaliste, Yoshino à eu l'audace d'écrire, à l'intention des jeunes Japonais, un livre qui prônait l'usage critique de la raison et défendait la supériorité éthique de l'amitié des égaux par rapport à la soumission rampante et aveugle à l'égard des aînés et des dominants. 
Je crois que mon père voulait faire de moi un jeune homme capable de garder sa lucidité en toute situation, de ne pas succomber à la folie collective et de s'insurger contre les aberrations...
 
Je n'assimile pas mes amis japonais à leur pays. J'aimerais croire à un lien d'amitié qui va au-delà des antagonistes nationaux...
 
Il ne se rendait trop bien compte que tous les cœurs du monde, retirés dans leur solitude intranquille, étaient semblables à des nomades impénétrables, repliées sur elles-mêmes ; qu'ils étaient finalement comme tous les corps du monde séparés les uns des autres, si douloureusement étrangers les uns aux autres.  

Titre : Âme brisée 
Auteur : Akira Mizubayashi
Première édition : 2019

lundi 6 septembre 2021

Voyage aux confins de l'esprit / How to change your mind de Michael Pollan

Après la lecture de Qui sont les anges gardiens de Samuel Socquet et de Nos âmes oubliées de Stéphane Allix j'ai eu envie de creuser certains thèmes développés dans ces ouvrages pour en savoir plus. C'est ainsi que je me suis plongée dans ce livre cité en référence/bibliographie, "Voyage aux confins de l'esprit / How to Change your Mind de Michel Pollan". Cet écrivain, journaliste au New York Times est aussi un auteur scientifique spécialisé dans les plantes et la nutrition si bien que la question des psychédéliques - au travers notamment des "champignons hallucinogènes" et leur psylocybine* - constitue une sorte de prolongement de son domaine de prédilection. 

Dans cet essai, il nous entraîne dans une quête à la fois personnelle et journalistique sur les traces de ces drogues psychédéliques au parcours semé d'obstacles : objets d'études pleines de promesses après la seconde guerre mondiale et la découverte du LSD synthétique, démonisées et totalement interdites à la fin des années 1960 sur des critères plus politiques que scientifiques rationnels et connaissant, de nos jours, un très discret retour en grâce qui permettra peut-être de les sortir officiellement de la clandestinité dans laquelle elles sont toujours plongées. Les perspectives d'applications sont aujourd'hui prouvées et bien réelles pour certaines maladies mentales (dépression, dépendance, anxiété), pour les malades en phases terminale et fonctionne aussi, pour des individus issus de la population générale, comme clé d'ouverture individuelle au niveau de la conscience.
 
Esprit cartésien confronté à une expérience qualifiée de mystique, Michael Pollan nous offre une étude passionnante, étayée et rationnelle, très complète, faite de témoignage à la première et à la troisième personne, d'éléments historiques, sociologiques, anthropologiques, scientifiques et médicaux qui, au-delà de la question des "altérations psychiques" provoqués par l’absorption de substances psychédélique nous entraîne sur les chemins de la conscience et de ses mystères, le sens de la vie et de la mort, notre place dans l'univers.
 
Facile à lire malgré certaines répétitions et longueurs. Un ouvrage de vulgarisation pour se mettre à la page avec beaucoup d'éléments de réflexion sur la conscience vers laquelle semblent finalement converger des domaines très différents commençant à communiquer et à s'enrichir les uns les autres (sciences, chamanisme, méditation, etc.). Fascinant !   
 
 * J'ai d'ailleurs noté tout un chapitre dédié au monde des champignons, captivant !
 
Tirés du texte :
Something important, and special, about psychedelics : the critical influence of "set" and "setting". Set is the mind-set or expectation one brings to the experience, and setting is the environnement in which it takes place. 
Compared with other drugs, psychedelics seldom affect people the same way twice, because they tend to magnify whatever's already going on both inside and outside one's head.
 
What is striking about this whole line of clinical research is the premise that it is not the pharmacological effect of the drug itself but the kind of mental experience it occasions - involving the temporary dissolution of one's ego - that may be the key to changing one's mind. 
 
Psychedelics are far more frigthening to people than they are dangerous. Many of the most notorious perils are either exaggerated or mythical. It is virtually impossible to die from an overdose of LSD or psylocybin, for example, and neither drug is addictive. After trying them once, animals will not seek a second dose, and repeated use by people robs the drugs from their effect. 
 
 The efficiencies of the adult mind, useful as they are, blind us to the present moment. We're constantly jumping ahead to the next thing. We approach experience much as an artificial intellingence (AI) program does, with our brain continually translating the data of the present into terms of the past, reaching back in time for the relevant experience, and then using that to make its best guess as to how to predict and navigate the future. 

The term "psychedelic", coined in 1956, is etymologically accurate. Drawn from the Greek, it means simply "mind manifesting", which is precisely what these extraordinary molecules hold the power to do. 
 
Dalai Lama had said, that the idea that brains create consciousness - an idea accepted without question by most scientists-"is a metaphysical assumption, not a scientific fact."
 
[Stanislav] Grof, who has guided thousands of LSD sessions, once predicted that psychedelics "would be for psychiatry what the microscope is for biology or the telescope is for astronomy. These tools make it possible to study important processes that under normal circumstances are not available for direct observation."
 
[Richard Griffith]. I've given lots of drugs to lots of people, and what you get are drug experiences.
 What's unique about the psychedelics is the meaning that comes out of the experience.
 
What doomed the first wave of psychedelic research was an irrational exuberance about its potential that was nourished by the drugs themselves - that, and the fact that these chemicals are what today we would call disruptive technologies. (...)
[Leary, 1963] "Make no mistake : the effect of consciousness-expanding drugs will be to transform our concepts of human nature, of human potentialities, of existence."
 
LSD was tryly an acid, dissolving almost everything with which it came into contact, beginning with the hierarchies of the mind (the superego, ego, and unconsciousness) and going on from there to society's various structures of authority and then to lines of every imaginable kind : between patient and therapist, research and recreation, sickness and health, self and other, subject and object, the spiritual and the material.  
 
Other societies have long and productive experience with psychedelics, and their examples might have saved us a lot of trouble had we only known and paid attention. The fact that we regard many of these societies as "backward" probably kept us from learning from them. But the biggest thing we might have learned is that these powerful medicines can be dangerous- both to the individual and to the society-when they don't have a sturdy social container : a steadying set of rituals and rules-protocols-governing their use, and the crucial involvement of a guide, the figure that is usually called a shaman.
 
"Consciousness narrows as we get older," Gopnik says."Adults have congealed in their beliefs and are hard to shift (...) whereas children are more fluid and consequently more willing to entertain new ideas. If you want to understand what an expanded consciousness looks like, all you have to do is have tea with a four-year old."

It's still early days in our understanding of consciousness, and no single one of our vocabularies for approaching the subject -the biological, the psychological, the philosophical, or the spiritual-has yet earned the right claim it has the final word.

Jeffrey Guss (...) interprets what happens during the session in terms of the psilocybin's "egolytic" effects-the drug's ability to either silence or at least muffle the voice of the ego. In his view, which is informed by his psychoanalytic training, the ego is a mental construct that performs certain functions on behalf of the self. Chief among these are maintaining the boundary between the conscious and the unconscious realms of the mind and the boundary between self and other, or subject and object. It is only when these boundaries fade or disappear, as they seem to do under the influence of psychedelics, that we can "let go of rigid patterns of thought, allowing us to percieve new meanings with less fear." 
 
Existencial distress at the end of life bears many of the hallmarks of a hyperactive default network, including obsessive self-reflection and an inability to jump the deepening grooves of negative thinking. The ego, faced with the prospect of its own extinction, turns inward and becomes hypervigilant, withdrawing its investment in the world and other people. The cancer patients I interviewed spoke of feeling closed off from loved ones, from the world, and from the full range of emotions; they felt, as one put it, "existentially alone".
(...)
These medicine may help us construct meaning, if not discover it.
 (...)
However it works, and whatever the vocabulary we try to explain it, this seems to me the great gift of the psychedelic journey, especially to the dying : its power to imbue everything in our field of experience with a heightened sense of purpose and consequence. (...) To situate the self in a larger context of meaning, whatever it is - a sense of oneness with nature or universal love-can make extinction of the self somewhat easier to contemplate.

[Bertrand Russell] An individual human existence should be like a river : small at first, narrowly contained within its banks, and rushing passionately past rocks and over waterfalls. Gradually, the river grows wider, the banks recede, the water flows more quietly, and in the end, without any visible break, they become merged in the sea, and painlessly lose their individual being.
 
The usual antonym for the word "spiritual" is "material". That at least is what I believed when I began this inquiry-that the whole issue with spirituality turned to a question of metaphysics. Now I'm inclined to think a much better and certainly more useful antonym for "spiritual" might be "egotistical". Self and spirit define the opposite ends of a spectrum, but that spectrum needn't reach clear to the heavens to have meanings for us. 
 
A spiritual experience does not by itself make a spiritual life. 
Integration is essential to making sense of the experience, whether in or out of the medical context. 
Or else it remains just a drug experience.  
 
Sur la question de la conscience, voir aussi :
 
Titre original : How to change your mind (The new science of psychedelics)
Titre français : Voyage aux confins de l'esprit (Ce que le LSD et la psillocybine nous apprennent sur nous-même, la conscience, la mort, les addictions et la dépression)
(Titre édition poche : les nouvelles promesses des psychotropes)
Auteur : Michael Pollan
Première édition : 2018