mercredi 24 avril 2019

Compartiment pour dames / Ladies Coupé d'Anita Nair

Inde. 

Très jeune, Akhila a du s'occuper des autres sans que ceux-ci se préoccupent de ses besoins ou de ses aspirations. Ainsi, à la mort de son père, elle a du assumer seule la charge de famille, s'occuper de sa mère, de ses jeunes frères et de sa soeur pour assurer leur éducation et les marier. Le temps a beau passer, sa condition de femme célibataire et ses obligations ne lui laissent toujours aucune liberté. Un jour, elle ment à sa famille et prend pour la première fois le train seule pour se rendre dans une station balnéaire afin de réfléchir, le temps d'un week-end. Dans le compartiment de nuit réservé aux dames, les autres femmes, d'âges et de condition variés, vont partager avec elle leur histoire et alimenter sa réflexion.

Le portrait d'Akhita est celui d'une femme aux aspirations intrinsèquement et résolument modernes. Ses compagnes de voyage donnent un panorama plus panaché et nuancé d'une société indienne encore très archaïque dans laquelle les femmes restent très dépendantes des hommes et des conventions sociales.

Ce n'est peut-être pas un "très grand" roman mais c'est un bon livre, agréable à lire, un huis-clos féminin intimiste porteur d'une certaine dose d'universalité par une auteur indienne vivant dans son pays. 

Titre original : Ladies Coupé
Titre français : Compartiment pour dames
Auteur : Anita Nair
Première édition : 2001

lundi 8 avril 2019

My absolute darling / My absolute darling de Gabriel Tallent


Turtle (Julia), quatorze ans, est élevée par un père survivaliste qui la tient entièrement sous sa coupe : ils vivent dans une vieille baraque isolée au bord de la mer et au milieu des bois et rien ne filtre de ce qui se passe chez eux. On plonge dans leur univers avec le regard de Turtle alors que l'adolescente est tiraillée entre l'amour et la loyauté qu'elle ressent pour ce père lui vouant un "amour absolu" et les sentiments d'enfermement et d'étouffement qui l'envahissent de plus en plus, la poussant à des escapades solitaires au fond des bois pour échapper à cette emprise et libérer son âme.

Un véritable parcours iniatique dans le contexte de ce huit-clos familial progressivement sapé grace à quelques fenêtres entrebaillées sur un autre monde par un grand-père, une enseignante, une amitié accidentelle née une nuit d'orage au fond des bois et l'arrivée d'une petite fille dans la maison.
Une tension, une emprise et une violence aussi bien physique que psychologique portées à leur comble pour cette jeune fille charismatique à l'esprit de survie particulièrement aiguisé qui ne cherche qu'à sauver son âme.       

Ce premier roman a fait une forte impression aux Etats-Unis et on comprend pourquoi en découvrant cette histoire à classer dans le même registre que La vraie vie d'Adeline Dieudonné. Impuissants et incrédules lecteurs découvrant l'horreur du monde de Turtle - qui n'est pour elle que sa "normalité"-, on tourne les pages, magnétisés, en se demandant comment tout cela va bien pouvoir finir. Au dela de Turtle, un récit intense et admirablement ficelé jouant admirablement sur l'ambiguité et la complexité du personnage du père, sur l'inaction de ceux qui se doutent mais ne font rien et préfèrent détourner le regard. Au passage, on aborde l'Amérique des armes, celle des survivalistes tout en découvrant une nature sauvage de ce coin de Californie, magnifiquement évoquée.

Haletant, brutal et troublant.

Titre original : My absolute darling
Titre français : My absolute darling
Auteur : Gabriel Tallent
Première édition : 2017

jeudi 4 avril 2019

Selfies d'Adler Olsen


Au département V dédié aux cold-cases,  dans les sous-sols de la brigade criminelle de Copenhague, Carl, Assad et Gordon sont particulièrement inquiets pour Rose : leur collaboratrice de choc mène habituellement le service à la baguette mais ils la voient perturbée et perdre les pédales si bien qu'elle finit par choisir de se faire interner afin de tenter de régler de graves traumastismes psychologiques. Pendant ce temps, l'équipe va tenter d'apporter un éclairage nouveau sur le sombre passé qui hante Rose tout en menant des investigations sur plusieurs fronts : le meurtre d'une vieille femme dans un parc, similaire à celui d'un cold case dont ils ont la charge, une série d'accidents mortels de jeunes femmes fauchées par un chauffard, un hold-up dans une boîte de nuit ... Autant de symptomes d'un monde à la dérive dans lequel une assistante sociale et des midinettes pètent elles aussi les plombs.
Pour pimenter tout cela, une dose de rivalité entre les services et les politiques ainsi qu'une collaboration forcée avec une équipe de télé réalité.

En plus de l'équipe du département V, on retrouve des personnages récurrents qu'on aime suivre, Mona, la psychologue dont est toujours amoureux Carl ; l'ancien chef de département parti à la retraite qui gamberge sur l'enquête ancienne non résolue ; Hardy, l'ancien partenaire paralysé, hébergé depuis 9 ans chez Carl, etc.

Peut-être pas le meilleur polar de la série mais une équipe qu'on retrouve tout de même avec plaisir pour un moment de divertissement en attendant le prochain épisode.

Titre original : selfies
Titre français : selfies
Volume 7 de la série Département V
Auteur : Jussi Adler-Olsen
Première édition : 2016

Série Département V d'Adler Olsen- Voir aussi :
Promesse - Volume 6 ICI
L'effet papillon - Volume 5  ICI
Dossier 64 - Volume 4  ICI
Délivrance - Volume 3 ICI
Profanation - Volume 2  ICI
Miséricorde - Volume 1 ICI