dimanche 4 juillet 2021

Nos âmes oubliées de Stéphane Allix

Dans ce livre témoignage, à la fois très documenté et intime, Stéphane Allix nous raconte comment ses enquêtes sur la conscience l'ont conduit à débloquer ses propres verrous pour libérer son âme d'enfant brisée et trop longtemps oubliée. 
 
Stéphane Allix est un journaliste d'investigation expérimenté, ancien grand reporter de guerre qui a bourlingué au coeur des conflits de notre époque et sur les chemins de la drogue jusqu'à ce qu'il assiste à la mort de son frère en 2001, dans un accident en Afghanistan. Depuis, il s'intéresse à la mort, à l'au-delà, aux phénomènes inexpliqués. En 2007, il a fondé, avec le docteur Bernard Castells, l'INREES (l'Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires) et est en outre le créateur et l'animateur des "Enquêtes Extraordinaires" sur M6. Un pédigré pour le moins "sérieux" qui lui permet d'allier l'expérience journalistique à la fascination, pour raisons très personnelle, aux phénomènes extraordinaires.     

Mais cette enquête sur les chemins de la conscience qui le conduit à expérimenter des drogues psychédéliques sous contrôle thérapeuthique a des conséquences totalement inattendues que lui-même a d'abord du mal à croire tant le traumatisme est ancien, profond et occulté.
Un parcours initiatique au plus profond de la conscience, bouleversant et puissant.
 
Tirés du texte :
"Personne ne prétend que la Résilience est une recette de bonheur. C'est une stratégie de lutte contre le malheur qui permet d'arracher du plaisir à vivre, malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire." (Boris Cyrulnik) 

Depuis toujours, j'ai désiré être englouti par les voyages, ces événements géographiques bien commodes. (...) 
à force de partir, revenir devient de plus en plus difficile.
J'ai exploré tant de pistes, suspecté de si nombreuses origines à mes blessures émotionnelles, mais dans certaines zones obscures de notre conscience, il est impensable de se rendre. Il s'y cache des secrets si bien camouflés que sans un cataclysme, ils demeureront invisibles toute notre vie. Ils sont là, imperceptibles, et pourtant leur poison nous consume. 

En matière de psychédéliques, l'argument standard justifiant la prohibition de la consommation - les drogues sont interdites parce qu'elles représentent un danger pour la santé - ne repose sur aucun argument scientifique.
(...) La deuxième idée fausse est celle qui prétend que les psychédéliques sont inutiles. Les centaines de publications scientifiques et médicales disponibles prouvent exactement le contraire. 
La troisième affirmation prétend qu'ils induisent une dépendance, ce qui n'est pas le cas : là encore, les études le démontrent. Ils permettent même de soigner les addictions, comme celle à l'alcool. (...) Enfin,  selon la quatrième fausse affirmation, la prohibition permettrait un jour d'éradiquer la consommation. C'est faux. La prohibition est incapable d'empêcher qu'un produit interdit atteigne ceux qui désirent le consommer. (...) Il est communément admis que la mise au ban de ces substances à davantage obéi à des motivations politiques que sanitaires. 

Ces substances [psychédéliques] élargissent la conscience, elles conduisent à de profondes remises en question existentielles. Elles nourrissent la créativité et la priorisation des aspirations à une plus grande justice. Elles ouvrent également à des dimensions spirituelles, à l'opposé du carcan parfois rigide des religions.

Au delà de l'intérêt qu'ils représentent sur le plan médical, les psychédéliques offrent aussi la possibilité d'explorer un domaine à la frontière entre science, philosophie et spiritualité. Celui de la conscience.
 
 La conscience semble avoir besoin du cerveau pour se manifester, mais dire qu'un cerveau est nécessaire à la conscience pour exister, ou que la conscience ne peut pas exister en dehors du cerveau, est purement spéculatif. (...) Dire que l'âme -cet aspect de la conscience affranchi des contraintes de l'espace et du temps- n'existe pas est  encore une supposition. 
Une supposition qu'en outre de plus en plus de faits invalident. 

Nous savons désormais que notre cerveau filtre. C'est-à-dire qu'il réduit l'immensité du réel, figé l'espace, ainsi que le temps, dans cette course linéaire que nous lui connaissons au quotidien. (...) Quand le cerveau ne l'a retient plus, notre conscience serait en mesure d'accéder à une réalité plus grande, échappant aux contraintes du temps et de l'espace. C'est ce que les sages nous disent depuis la nuit des temps. 

La vraie spiritualité se caractérise par sa simplicité. 

Le propre de l'inconscient est de dissimuler, d'effacer tout ce qui est susceptible de faire du mal : traumatismes, blessures, mémoires douloureuses, etc. Si tous ces éléments pénibles ont été rangés dans notre inconscient, voire plus profondément encore, c'est pour éviter que leur rappel nous torture au quotidien. 
Notre inconscient nous protège.
 
Vivre, c'est consentir à souffrir. Plus tu consens à souffrir, plus ton cœur va s'ouvrir. Parce que aimer et vivre, c'est souffrir : sentir la frustration, le manque, la peur de perdre, la peur d'être abandonné. "Dans la peur de mourir il y a la peur de vivre." 

Mon père géographe avait renoncé à certains voyages après qu'il avait fait le constat amer que le temps qui passe, ce temps perdu, avait littéralement emporté paysages, villes et lieux si passionnément aimés autrefois. Poussant ce raisonnement, il pensait que les lieux n'existent en définitive pas vraiment, mais sont des souvenirs, des époques, des émotions en nous. 
(...) Et si les lieux étaient d'abord extraordinaires à travers le regard que nous portons sur eux, à un moment particulier de notre vie ? Et si les lieux n'étaient vivants que parce que nous les regardons avec amour ? 
Faut-il un regard d'enfant pour qu'un monde existe ? 
Est-ce l'émotion et l'amour qui créent la réalité ? 

Que savons-nous vraiment de la vie et de la mort ? Il existe des réponses qui ne puisent ni dans la subjectivité des religions ni dans l'abstraction de la philosophie, mais s'appuient sur une démonstration étayée par des preuves scientifiques. Ces recherches démontrent que la vie est un phénomène plus vaste et plus complexe qu'il n'y paraît, et que des aspects de ce qui nous constitue ne semblent pas disparaître après la mort physique du corps. Aussi surprenant que cela puisse être, les évidences qui étayent cette hypothèse sont à la disposition de qui se donne les moyens de les rassembler. Et pourtant, bien peu le font. 

Nous sommes aujourd'hui dans ce moment de transition entre le modèle matérialiste, qui est encore défendu avec rage, et le nouveau modèle en train d'émerger et qui soulève conte lui une bien compréhensible opposition. 
Savoir que nous sommes au coeur d'un changement de paradigme est essentiel (...)
de plus en plus de scientifiques pensent que ces phénomènes apparemment "anormaux" ne se produisent pas en contradiction avec les lois de l antaure, mais uniquement en contradiction avec ce que nous pensons savoir de ces lois de la nature. (...)
C'est la science elle-même qui démontre que la conscience échappe aux contraintes de l'espace et du temps où nos corps sont coincés. (...)
L'homme est un être spirituel -il possède en lui cette dimension qui transcende le temps et l'espace. Cette réalité s'impose aujourd'hui et constitue la prochaine révolution scientifique. 
Le spirituel est une dimension constitutive de la réalité. Peut-être même en est-ce la source.  

Mais la carte n'est pas le territoire. Les religions sont les cartes, c'est-à-dire un mode d'emploi pour tenter d'approcher le territoire qui, lui, est l'expérience spirituelle. Les religions sont autant d'invitations à cheminer ensemble. Le spirituel est un espace intime et personnel. 

L'amour, c'est cet état d'harmonie qui nous envahit lorsque la réalité apparaît derrière le voile de nos sensations ordinaires. 
L'amour c'est ce qui est éprouvé lorsqu'on accède à la connaissance pure et totale, dès lors que le cerveau cesse de tout interpréter constamment. Baigner dans la connaissance augmente l'harmonie, et cette harmonie est vécue comme une sensation d'amour indescriptible.(...)
L'amour est une force bienveillante qui vit tapie au fond de chacun de nous. Inépuisable. Le mental et ses ruminations nous en masquent l'accès, nous cachent l'harmonie de notre âme. 

Il est vain d'imaginer que le bonheur se trouve ailleurs qu'en soi, il se cultive.

La réalité de la télépathie, de la précognition ou de la clairvoyance prouve l'existence d'une dimension non locale de notre conscience. Ces perceptions extrasensorielles ne s'expliquent pas par un transfert d'information ou d'énergie, mais plutôt par la connexion à une dimension, en soi, qui transcende le temps te l'espace : notre conscience fondamentale. La réalité de ces capacités démontre que nous ne sommes pas limités à notre enveloppe physique. Un aspect de nous est naturellement partout, en tout temps, ailleurs et ici. A un certain niveau de notre être, nous sommes déjà connectés entre nous, et avec tout. Le passé comme le futur, tout le vivant comme tout "l'au-delà". 

Ma capacité à pardonner fait de moi un homme libre.

Titre : nos âmes oubliées 
Auteur : Stéphane Allix
Première édition : 2021

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