dimanche 12 décembre 2021

Pamela de Stéphanie des Horts


Roman biographique consacré à Pamela Harriman qui fut ambassadrice des États-Unis à Paris de 1993 jusqu'à sa mort en 1997, première femme à occuper ce poste, nommée par le président Clinton qu'elle avait contribué à faire élire ; son décès - une attaque cérébrale - sorti l'administration américaine de l'embarras causé par les poursuites entamées contre elle par les enfants de son dernier mari, le milliardaire Averell Harriman, l'accusant d'avoir détourné l'héritage de leur père à son seul profit.
 
Née en 1920, Pamela Digby a grandit dans une famille de l'aristocratie terrienne anglaise avec pour perspectives celles de son époque et de sa condition, le mariage et des enfant. Mais une fois "lancée", la jeune Pamela s'affranchit très vite des conventions et de l'ennui de son milieu car elle a bien l'intention de croquer la vie et de se frayer un chemin dans les cercles du pouvoir avec ses armes, la beauté et la dévotion des hommes qui entrent dans son lit, riches et puissants autant que faire se peut.
 
Elle épouse en premières noces Randolph Churchill, le fils de Winston, ce qui la propulse au cœur du pouvoir politique de son pays. Elle sera toujours très proche de son beau-père même après son divorce de Randolph, un homme faible, alcoolique et flambeur. Ses amants se succèdent et se comptent à la pelle, Ali Khan, Gianni Agnelli, Élie de Rothschild, Maurice Druon, Stravros Niarchos, etc. Elle a une réputation sulfureuse de femme scandaleuse et sans scrupules, d'intrigante et de putain, de courtisanne des temps modernes ou de grande amoureuse, c'est selon. Elle s'accorde à ses amants qu'elle aime plus agés qu'elle, véritable caméléon qui se fond dans leur environnement, même si pouvoir, argent et politique sont presque toujours une constante de ses innombrables conquêtes. 
Elle adopte la nationalité américaine en 1971 et se rachète une respectabilité avec ses deux mariages américains qui la laisseront deux fois veuve, le premier avec Leland Hayward (1960-1971), le second avec Averell Hariman (1971-1986).
 
Autant j'avais aimé La Panthère de Stéphanie des Horts, autant je me suis ennuyée avec Pamela, non pas que son destin soit moins significatif mais parce que j'ai souvent eu l'impression de lire un inventaire plus qu'un roman, avec de longues listes des amants, des personnes cotayées en leur compagnie et des lieux fréquentés pour lesquels j'ai passé beaucoup de temps sur google afin de pouvoir associer des visages, des images voire quelques informations complémentaires pour mieux contextualiser ; le personnage et le roman y perdent nécessairement en fluidité et en profondeur. La lecture que j'avais faite de Les cygnes de cinquième avenue / The Swans of Fifth Avenue de Mélanie Benjamin m'a toutefois aidée à naviguer et à apprécier un peu mieux la partie New Yorkaise évoquant Babe Paley, Truman Capote et des événements mondains de l'époque. Le roman fait également allusion à d'autres personnalités traitées dans les romans de Stéphanie des Horts (Jeanne Toussaint, les soeurs Livanos, Jackie Kennedy, etc.). 
Globalement, l'écriture ne m'a pas particulièrement emballée, utilisant une alternance de la 1ere et de 3eme personne dans une narration au rythme très soutenu pour dérouler une vie peut-être trop bien remplie, très mondaine et dans l'entre-soi des lieux d'influence et de pouvoir.
 
Le portrait d'une femme vivant à l'excès, négligeant son fils, aimant les hommes dans la démesure en se moquant du qu'en dira-t-on, se consolant de l'un avec l'autre tout en gardant des liens de fidélité et d'influence avec ses ex .... un destin certes peu commun mais qui m'a finalement déçue dans la façon dont il a été traité dans ce roman.

Titre : Pamela
Auteur : Stéphanie des Horts
Première édition : 2017

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