Les jardins de lumière racontent l'histoire de Mani. Ce personnage historique vécut en Perse au 3ème siècle où il fonda le manichéisme, synchrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme. Le roman illustre son parcours, son enfance "à la dure" dans une secte, sa révélation, sa "vie de lumière", de tolérance et de beauté inscrite dans une période historique particulière au cours de laquelle il reçut de prestigieux soutiens tout en se confrontant à de redoutables détracteurs qui lui valurent une fin de martyr. Après sa mort, les inquisiteurs s'efforcèrent de faire disparaitre toute trace de son passage et il n'en reste aujourd'hui que le terme "manichéen" au sens péjoratif déformé, très éloignée de sa racine éthymologique signifiant "Mani-le-vivant".
L'auteur franco libanais Amin Maalouf est une valeur sûre et ce roman que je ne connaissais pas encore constitue une lecture agréable et enrichissante permettant de découvrir la vie fascinante de ce Mani, remise dans un contexte historique lui aussi oublié. Un livre qui n'a pas pris une ride !
Tiré du livre :
- Mani (...) apparaît, avec le recul des siècles, comme le véritable fondateur de la peinture orientale, lui dont chaque trait de pinceau allait faire naître, en Perse et aussi en Inde, en Asie Centrale, en Chine, au Tibet, mille vocations d'artiste. Au point que dans certaines contrées, on dit encore "un mani" quand on veut dire, avec des points d'exclamations, "un peintre, un vrai".
- Il n'y a pas de majorité dans la vérité.
- La même étincelle divine est en nous tous, elle n'est d'aucune race, d'aucune caste, elle n'est ni mâle ni femelle, chacun doit la nourrir de beauté et de connaissance, c'est ainsi qu'elle parvient à resplendir, c'est seulement par la lumière qui est en lui qu'un homme est grand.
- De sa religion de beauté, de sa subtile religion du clair-obscur, nous n'avons gardé que ces mots de, "manichéen", "manichéisme", devenus dans nos bouches des insultes.
Titre : Les jardins de lumière
Auteur : Amin Maalouf
Première édition : 1991
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