mardi 14 janvier 2020

The Topeka School de Ben Lerner


The Topeka School ouvre ses pages à la famille Gordon :
Adam, le fils, apparaît alternativement sous ses traits de lycéen, promo 97, et celui de père de deux fillettes / jeune prodige des concours oratoires à la conquête d'un titre national et jeune adulte qui revient à ses sources.
Jane, la mère, est psychologue et auteur feministe réputée.
Jonathan, le père, est psychologue également, spécialiste des garçons refermés.
Entre leurs voix qui interviennent en alternance--récits introspectifs, anecdotes, interviews-se fait aussi entendre celle de Darren Eberheart, jeune retardé mental qui fut brièvement "inclus" par ses pairs à la fin de leurs années lycée, un souvenir qui pèse sur la conscience d'Adam.
Et puis un lieu, le campus de Topeka, centre de "renommée mondiale" dans le domaine de la psychologie, attirant à ses heures de gloire chercheurs de tous poils et de toutes origines dans une bulle intellectuelle foisonnante.

Un roman psychologique dans lequel chacun fait son introspection pour arracher les mauvaises herbes, les peurs, le passé refoulé, une relation incestueuse, une infidélité, une amitié brisée, etc. Sur fond d'une Amérique qui change, le passé est décortiqué ; il y a le poids de ce qu'on ne veut pas reproduire, la volonté de bien et de mieux faire et les réalités qui  poussent à l'impulsion et prennent parfois le pas sur la raison. Des relations parfois ambiguës et une analyse globale à la charnière des époques, des croyances, des points de vues pour aborder des questions comme l'éducation, la place des garçons dans la société, celle des femmes, la place dans le groupe ou l'inclusion.

Un roman reprenant des éléments autobiographiques de l'auteur sur Topeka et sur sa propre pratique des concours* oratoires par exemple mais avec lequel je n'ai finalement pas réellement réussi à accrocher : le contexte culturel est très particulier, peut-être trop américain et trop intellectuel pour pouvoir m'y retrouver et adhérer.
J'en avais lu de bonnes revues mais personnellement, je ressors de cette lecture avec une impression "qu'on se gratte un peu trop le cerveau" qui ne me convainc pas, pas plus qu'elle ne me convient.

*Nota : on apprend au passages quelques éléments très intéressants sur ces concours oratoires / débats et leurs dérives qui semblent impacter les discours et la politique américaine actuels. (Notamment : notions de "spread" - parler très vite en incluant un maximum d'arguments- et de "extemporaneous"- discourir sur un sujet sans notes ni aucun filet).

Tirés du texte :
The spread was controversial (...). Old-timer coaches longed for the days when debate was debate. The most common criticism of the spread was that it detached policy debate from the real world, that nobody used language the way that these debaters did, save perhaps for auctioneers. (...) 
Even before the twenty-four hour news cycle, Twitter storms, algorithmic trading, spreadsheets, the DDos attack, Americans were getting "spread" in their daily lives; meanwhile, their politicians went on speaking slowly, slowly about values utterly disconnected from their policies.

Titre anglais : The Topeka School
Pas encore de traduction française
Auteur : Ben Lerner
Première édition : 2019

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