vendredi 13 décembre 2019

Le petit livre des islandais / The little book of the Icelanders d'Alda Sigmunsdottir

Au travers de 50 sujets qui font chacun l'objet d'un court chapitre, des maisons de tourbe au rôle de l'espoir, Alda Sigmunsdottir nous fait découvrir des éléments qui ont façonné son pays, l'Islande, aux temps anciens. Sur un ton léger et humoristique l'auteur partage la résilience, l'inventivité, les règles sociales, l'alimentation, l'hygiène, les croyances et les superstitions, les us et coutumes d'un peuple qui a vécu dans la misère et sous le joug de l'église et de puissances lointaines pendant la plus grande partie de son histoire.
Des historiettes sur ce qui rythme la vie de la naissance à la mort, plus ou moins folkloriques, qui n'ont pour la plupart plus vraiment cours dans la société moderne qu'est devenue l'Islande mais qui n'en restent pas moins des marqueurs de l'identité nationale et de la tradition avec des traces encore visibles ici et là, dans des expressions du langage par exemple.

Un livre à la fois léger et documenté, bourré d'anecdotes, qui constitue une introduction amusante mais non moins sérieuse à l'histoire, la sociologie et le folkrore islandais. Facile à lire même si la traduction française laisse parfois à désirer et ne rend sans doute pas justice au texte d'origine - par moments, on dirait du "Google traduction" sans subtilité... Alors sachant que l'auteur a publié plusieurs autres "petits livres", je choisirai plutôt l'anglais, sa langue d'expression, si j'en viens à lire un autre ouvrage de la série.

Nota : Écrivain, journaliste, bloggeuse, Alda Sigmunsdottir est une islandaise qui a vécu plusieurs années à l'étranger (Canada, Chypre, Royaume Unis et Allemagne) ; de 2004 à 2010 elle a tenu un blog populaire sur son pays, The Iceland Weather Report, qui fait toujours référence.
Le site d'Alda Sigmunsdottir ICI

Extraits du texte :
Apprendre à lire aux enfants n'était pas une option, tout du moins pas au XVIIIe siècle en Islande. L'église nationale décrétait que tout le monde devait apprendre à lire, et ce pour une raison spécifique : afin d'être brillamment capable d'embrasser ses enseignements religieux. (...) L'application de ce décret en Islande était la responsabilité du pasteur local. Celui-ci faisait régulièrement le tour des humbles demeures de ses paroissiens et interrogeait les enfants pour savoir s'ils avaient le niveau. S'il trouvait qu'ils en manquaient, il était autorisé par la loi à les retirer à leurs parents et à les placer dans une autre ferme où leur éducation serait plus attentivement prise en charge. 

 Pour les islandais de jadis [les histoires] étaient un anti-dépresseur. C'est pourquoi les gens s'y accochaient, et par extension se sont accrochés à la tradition littéraire. Les Islandais comptaient sur ces histoires, les intériorisaient, les racontaient encore et encore, les vivaient. Elles leur apportaient l'espoir. (...) Dans espoir, il y a fatalisme(...) Les gens apprenaient à se soumettre à quelque chose de bien plus grand et d'immensément plus puissant qu'eux. Cette soumission est l'essence même de l'humanité. 
(...)
Le passé d'une nation est toujours inextricablement lié à son présent. Toutes ses expériences deviennent une part de son identité collective et de son âme. Aujourd'hui les islandais comptent toujours parmi les peuples les plus heureux de la Terre. Enquête après enquête, ils déclarent être généralement optimistes et se contenter de leur lot, pourquoi ? (...) Se pourrait-il que ce contentement, cet optimisme, se soit imprégné dans l'âme profonde du peuple islandais à travers des siècles de vie rude, quand chacun devait avoir l'espoir de survivre, même si c'était complètement illogique ? J'aime à le penser. Comme j'aime à penser que la puissante tradition littéraire de l'Islande provient des veillées, ou que les problèmes face aux engagements proviennent de siècles de vie aléatoire dans un climat capricieux.

Titre français : Le petit livre des islandais du temps jadis
Titre anglais : The Little Book of the Icelanders in the old days
Auteur : Alda Sigmundottir
Première édition : 2014

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