lundi 10 décembre 2018

Le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle Josse


New York, novembre 1954.

Bientôt, le centre d'immigration d'Ellis Island fermera définitivement ses portes. Scrupuleux, son directeur rempli les ultimes vérifications et missions qui sont les siennes avant de rendre les clés. Profitant de ses derniers jours sur l'île, ce "dernier  gardien de l'île" se confie (voire se confesse) au papier pour raconter son histoire liée à celle du centre dans lequel il officie depuis presque un demi-siècle. Un destin à peine illuminé par l'amour de son épouse Lisa, assombri par le poids de la culpabilité liée au cas de Nella, l'immigrante italienne dont le souvenir pèse sur sa conscience, une vie finalement assez mécanique, vide et lugubre à travers toute la première moitié du XXème siècle ... 

Le cadre d'Ellis Island est un prétexte plus qu'un sujet parce que le roman reste toujours centré sur son personnage qui traine sa petite vie de fonctionnaire solitaire consciencieux (mais non sans un terrible écart d'abus de pouvoir) avec ses aspects rébarbatifs qui en font un simple pion/rouage du système auquel il appartient. Une existence finalement d'une lourde et grande tristesse et un personnage insipide auquel il est plutôt difficile de s'attacher si bien que la conclusion arrive de façon assez naturelle et inévitable, comme évidente.

Pas gai-gai mais un bel exercice de style, cohérent, et qui rend peut-être l'âme de ce lieu de passage terrible qui a marqué l'histoire des Etats-Unis et des millions d'immigrants qui y ont transité.

Nota : quelques anecdotes "historiques" intéressantes à glaner au passage comme par exemple celle du photographe à qui l'on doit pas mal de portraits - posés/imposés - présentés dans le musée mémorial ouvert aujourd'hui aux visiteurs d'Ellis Island. 

Titre : Le dernier gardien d'Ellis Island
Auteur : Gaëlle Josse
Première édition : 2014

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