Rédigées par l'auteur près de vingt ans après son exil vers les États-Unis, c'est à la fois un témoignage sur l'absurdité et la déliquescence d'une société broyée par des forces extérieures implacables et le cheminement intérieur de l'écrivain qui, inexorablement, transforme la volonté de rester dans son pays en nécessité de s'exiler.
Ce fut le moment où je compris qu'il me fallait quitter ce pays, non seulement parce qu'on ne me permettait pas d'y écrire librement, mais surtout parce que je n'avais même plus le droit de me taire librement.
La liberté n'est pas un état permanent, mais une aspiration continue, que le lavage de cerveau cherche précisement à annihiler.
C'est un peu par hasard, après avoir lu le dernier gardien d'Ellis Island dans lequel était évoqué un écrivain Hongrois qui avait transité par le centre d'immigration à la fin des années 1950 que j'ai fait quelques recherches et que je suis tombée sur ce livre. Aucun lien entre les deux ouvrages (Sandor Marai n'est sans doute pas passé par Ellis Island), juste un drôle de prétexte pour découvrir une plume que je ne connaissais pas, intéressante, riche d'une vraie réflexion humaniste. Un discours authentique sur la douleur et le prix de l'exil, qui apporte avec lui un vent surané, venu d'une autre époque et d'un monde désormais perdu d'Europe centrale.
Titre : Mémoires de Hongrie
Auteur : Sandor Marai
Première édition : 1972
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