mercredi 26 août 2020

La bâtarde d'Istanbul / The Bastard of Istanbul de Elif Shafak

 

 
A Istanbul, autour de leur mère Gülsüm et de leur grand-mère Petite-ma, les quatre soeurs Kazanci forment une famille pour le moins colorée : adepte des mini-jupes et des talons aiguilles, Zehila est tatoueuse et la mère d'Asya, jeune femme révoltée, née de père inconnu et adepte de Johnny Cash ; Banu s'est nouvellement découverte une vocation de voyante, assistée dans sa tache par un bon et un mauvais Djinn ; Cevriye est la plus "normale", veuve et professeur d'histoire ; quant à Feride, c'est l'hypocondriaque un peu folle-dingue de la fratrie, obsédée par les catastrophes qu'elle collectionne chaque jour dans la presse. Leur frère unique, Mustafa, vit aux Etats-Unis, une façon peut-être d'échapper à la malédiction qui fauche tous les mâles de la famille dans la fleur de l'âge ; il a épousé une américaine divorcée, mère hyper-protective d'Armanoush dont la branche paternelle est d'origine arménienne.   

Tiraillée par des questions identitaires liées au drame vécu par sa grand-mère arménienne, Armanousch va entreprendre un "voyage aux sources" à l'insu de sa famille et débarque à Istanbul où elle est accueillie par la famille turque de son beau-père, devenant rapidement amie avec Asya.
 
Quelle jolie découverte que cette auteur turque qui dresse une galerie de portraits de femmes peu conventionnelles, hautes en couleurs, pour nous plonger dans une Turquie moderne tiraillée par les questions politiques et historiques. Dans cette saga familiale, se cache la question du drame arménien de 1915 qui a laissé sa marque sur les deux familles de cette fiction, l'impact qu'il peut encore avoir un siècle plus tard sur les nouvelles générations ; une écriture et une trame subtiles pour aborder un sujet qui fâche, tellement sensible qu'entre la publication de l'édition turque et de l'édition anglaise, l'auteur a fait l'objet de poursuites judiciaires pour "dénigrement anti-turc" à cause de paroles prononcées par des personnages du roman, charges qui furent finalement abandonnées mais pour lesquelles elle aurait pu encourir jusqu'à trois ans de prison. Je ne cherchais pas particulièrement un livre sur le drame arménien mais sans le vouloir, je trouve que ce roman est un excellent complément à Erevan et L'étrangère lus précédemment et avec lesquels il forme une trilogie très complémentaire. 

J'ai aimé cette histoire et ces personnages en quête d'identité qui se découvrent plus de points communs qu'on pourrait se l'imaginer. Des similitudes culturelles qui passent notamment par la cuisine, très présente dans ce roman dont les chapitres portent le nom d'épices et d'aliments qui pimentent l'histoire. Malgré les drames et les secrets le récit ne manque pas d'humour et de fantaisie, il nous entraine dans les rues bouillonnantes d'Istanbul et sans être un roman historique, c'est un roman marqué par l'Histoire, plein des contradictions qui font la richesse d'une nation Turque qu'on a envie de découvrir un peu plus pour aller au delà des clichés.           
 
Elif Shafak est déjà l'auteur d'une bibliographie assez large, reconnue internationalement, dans laquelle je n'hésiterais par à piocher. Pour en savoir plus sur son parcours et ses idées, on peut aussi l'écouter dans plusieurs TedTalks très intéressants sur "le pouvoir révolutionnaire de la pensée diversifiée" ou la "politique de la fiction" (en anglais sous-titré français). A suivre.

Tirés du texte :

Armanoush felt the pulse of the city for the first time since she had arrived in Istanbul. It had just hit her why and how people could fall in love with Istanbul, in spite of all the sorrow it might cause them. It would not be easy to fall out of love with a city the heartbreakingly beautiful. 
 
Am I responsible for my father's crime ? A Girl Named Turk asked
You are responsible for recognizing your father's crime, Anti-Khavurma replied
 
Some among the Armenian in the diaspora would never want the Turk to recognize the genocide.
If they do so, they'll pull the rug out from under our feet and take the strongest bond that unites us.
Just like the Turks have been in the habit of denying their wrongdoing, the Armenians have been in the habit of savoring the cocoon of victimhood. Apparently, there are some old habits that need to be changed on both sides. 
 
No matter how often and how truthfully you evoked the past, some things could never be told.
 
Family stories intermingle in such a way that what happened generations ago can have an impact on seemingly irrelevant developments of the present day. The past is anything but bygone.
 
Titre français : La bâtarde d'Istanbul
Titre anglais : The Bastard of Istanbul
Auteur : Elif Shafak
Première édition : 2007 

samedi 15 août 2020

Erevan de Gilbert Sinoué

1896, dans un empire ottoman en pleine déliquescence, "des combattants arméniens de la liberté!" lancent une opération de désespoir avec prise d'otages à la Banque Impériale Ottomane après un série "d'épurations" menées contre leur peuple en 1895, afin d'attirer l'attention des puissances européennes et demander l'application des réformes définies par le traité de Berlin de 1878, jamais appliquées.
 
18 ans plus tard en Turquie, ce sont les "jeunes turcs" qui sont au pouvoir avec trois sinistres ministres qui vont profiter de la première guerre mondiale pour "régler" définitivement la question de la minorité arménienne qui a pourtant contribué à leur accession au pouvoir : Talaat, ministre de l'intérieur, Djemal, Ministre de la marine et Enver, ministre de la Guerre vont ainsi orchestrer l'arrestation de centaines de personnalités arméniennes à Istanbul dans la nuit du 24 au 25 avril 1915 avant de décreter la déportation et l'annihilation des milliers de familles arméniennes de toutes les régions où elles étaient installées.
 
Un roman qui remet le génocide arménien dans une perspective historique s'appuyant sur des faits avérés et bien documentés, dont les personnages les plus terribles correspondent aux acteurs du pouvoir qui ont bel et bien existés. Une trâme à laquelle Gilbert Sinoué a su méler une partie plus romancée autour des Tomassian, la famille d'Achod, un maitre d'école qui vit entouré de son père, de sa femme et de ses enfants, sa fille Chouchane et son fils Aram encore jeunes adolescents et dont le frère est député au parlement. Une famille dont le parcours est représentatif de ce qu'a pu vivre la communauté arménienne et les victimes du génocide au printemps 1915 lors de la mise en route d'une opération de destruction impitoyable, parfaitement organisée et coordonnée, justifiée sous des prétextes fallacieux et sur fond de première guerre mondiale offrant alors impunité.

Dans une dernière partie, quelques survivants permettent au roman d'apporter encore quelques éléments sur l'"après" avec les procès et les condamnations rendues en 1919, par contumace, contre les principaux responsables de cette épuration ethnique ainsi que sur l'opération secrète "Némesis" menée pour retrouver et éliminer les coupables là où ils s'étaient cachés.    

Un roman absolument passionnant par un auteur originaire d'Egypte, Gilbert Sinoué, que jai déjà eu l'occasion de lire et d'apprécier, une de mes valeurs sûres : ses ouvrages sont toujours parfaitement documentés, instructifs et enrichissants car ils mèlent habilement éléments historiques et humains pour rendre toute la complexité et la sensibilité des événements relatés.
C'est un bon complément au roman de Valérie Toranian, L'étrangère, lu précédemment et qui relève plus du témoignage et de l'intime.
Outre l'aspect romanesque parfaitement maîtrisé, la remise dans le contexte historique de l'époque m'a particulièrement interessé ainsi que les éléments postérieurs que je ne connaissais pas et qui sont d'autant plus étonnants que malgré les jugements rendus, les gouvernements turcs qui se sont succédés ensuite ainsi que ceux d'autres grands pays occidentaux continuent à ne pas reconnaître le génocide arménien.      
 
Nota :  en fin de livre, notices biographiques et rappels historiques apportent un bon complément / résumé des points essentiels soulevés dans le roman.

Extraits du texte :
Les enfants de Haïkastan. C'est ainsi que certains arméniens se surnommaient en référence à Haïk, 
leur ancêtre légendaire, qui aurait été l'arrière-arrière-petit-fils de Noé, le patriarche de la bible. 
 
 Le congrès de Berlin (...) était le conclusion de l'une des innombrables crises qui avaient secoué l'empire 
et débouché en 1878 sur la guerre qui avait opposé les armées du tsar Alexandre II et celles du sultan Abdül-Hamid II 
et s'était achevée sur la défaite des Ottomans. 
Avant même l'ouverture des débats, des tractations secrètes entre l'Angleterre et la Turquie avaient abouti à une "convention d'alliance défensive". Les Turcs cédaient l'île de Chypre- qui commandait le sud-est du littoral méditerranéen-aux britanniques, en échange de quoi ces derniers s'engageaient à garantir le retrait des Russes des régions qu'ils occupaient, laissant du même coup les populations arméniennes face à leur destin ; c'était désormais à la Grande-Bretagne qu'incombait la responsabilité de les protéger. Parallèlement, l'un des articles stipulait que le gouvernement de la Sublime Porte s'engageait à réaliser, sans plus de retard, les améliorations et les réformes exigées par les besoins locaux dans les provinces habitées par les communautés chrétiennes et à garantir leur sécurité. Seulement voilà : pas une seule des réformes promises n'avait vu le jour. 
Au cours des dix-huit années écoulées, le sultan Abdül-Hamid II avait continué en toute impunité
 à appliquer sa politique de terreur à l'encontre des minorités chrétiennes. 
Dix-huit ans... pendant lesquels-hormis quelques cris d'orfraie- l'Europe avait baissé les bras. 
Dix-huit ans et des centaines de milliers de morts ! 
Quatre-vingt mille réfugiés en transcaucasie, des milliers d'enfants devenus orphelins. 
Les Arméniens vendus en échange d'un îlot. 

Dire que c'était à des arméniens, les frères Balian, que le sultan devait une partie de ces splendeurs ! 
La mosquée Hamidié, les palais de Dolmabache, de Beylerbey étaient aussi leurs œuvres. 
Les splendeurs, mais aussi la santé car les trois médecins privés du sultan étaient eux aussi arméniens.
 Alors ? Que s'était-il passé pour qu'aujourd'hui ce peuple, que les Turcs eux-mêmes qualifièrent de milleti sadyka, la "nation fidèle" fût honni et relégué au ban de la société ottomane ?

Vous rêvez encore à l'Arménie de vos ancêtres, celle du temps de Tigrane le Grand, quand vos terres s'étendaient de la mer Noire à la Caspienne et à la Méditerranée ! L'Arménie de Levon le Magnifique et celle des princes Zakarian. C'était il y a deux mille ans ! C'est fini ! Et le vent de l'Histoire ne tourne pas les pages à rebours. Les Parthes sont passés par là, les Perses, les Romains, les Mamelouks, les Kurdes, les Circassiens, Tamerlan et ses Mongols, les Russes et, depuis six siècles, les Turcs. 

Nous avons été le premier royaume officiellement chrétien de l'histoire, un îlot de foi dans un océan de paganisme. C'était il y a plus de mille six cents ans. (...) Souviens-toi que c'est dans nos vignobles que le patriarche Noé s'est enivré ! Que ce même Noé, en débarquant de son arche au sommet du mont Ararat, s'est exclamé : Yerevants ! "C'est apparu !" 

Personne ne sort jamais victorieux d'une guerre, sinon la mort. 

Une minorité devient toujours, tôt ou tard, le bouc émissaire de quelqu'un. (...) 
- Un bouc émissaire ? Pourquoi diable, faudrait-il qu'il y ait un bouc émissaire ? 
- Parce que, lorsque certains individus sont dans l'incapacité d'agir directement sur la source de leur frustration, 
ils déplacent leur agressivité sur une cible faible ou vulnérable. 
Et afin de justifier cette agression, ils attribuent à cette cible des traits négatifs ou indésirables. 

Vous voulez que nous partions pour nous sauver. Vous ne savez donc pas que dès qu'un homme abdique,
 dès qu'il accepte de renoncer à un grain de blé de son champ, une perle d'eau de sa rivière, un caillou de sa montagne, 
le jour où il revient, il ne retrouve ni son champs, ni sa rivière, ni sa montagne. 
Ceux qui auront pris sa place lui auront confisqué sa vie. C'est ce qui se passera si nous abandonnons cette maison. 

- L'Histoire jugera ! (...) 
- Vous êtes bien optimiste, mon amie. L'histoire ne juge que sous la pression. 
Si les enfants des victimes d'aujourd'hui ne maîtrisent pas les rouages qu'il faut, là où il le faudra,
 l'histoire restera muette ou alors elle chuchotera. 

Nous survivrons. Tu m'entends ? Sinon, dis-moi, qui témoignera ? 

Il est pour le moins étrange que les dirigeants turcs qui se sont succédé à ce jour persistent dans leur refus de reconnaître des massacres pourtant jugés et officiellement condamnés par leur prédécesseurs...

Titre : Erevan
Auteur : Gilbert Sinoué
Première édition : 2009

vendredi 7 août 2020

L'étrangère de Valérie Toranian

Les vivants ne doivent pas se reprocher d'être vivants.
Sinon les Turcs auront tout pris. La vie et la raison..

Adoptant la forme d'une biographie romancée, Valérie Toranian rend hommage à sa grand-mère paternelle d'origine arménienne et à travers elle, à toutes les victimes du génocide arménien, avéré mais jamais reconnu par les gouvernements Turcs successifs depuis maintenant plus d'un siècle.

Dans une alternance de chapitres entre fin et début du XXème siècle, la narratrice emploie la première personne du singulier pour nous parler de sa famille et de sa relation particulière avec cette grand-mère-gâteau - Nani - dont la relation va se "nourrir non par les mots, mais par la bouche" et la troisième personne du singulier lorsqu'elle retrace le parcours de cette même Arvani, d'Amassia - sa ville d'origine - à Paris, en passant par Alep, Constantinople et Marseille. 

Une grand-mère rescapée des convois de femmes déportées en 1915 après que les hommes aient été arrêtés et exterminés alors qu'elle n'avait que 16 ans et toute jeune épouse (déjà veuve) d'un mariage arrangé par son père. Témoin du pillage de sa maison à peine quittée ; survivante parce que sa mère avait réussi à cacher un peu d'argent et qu'elle a été protégée par une marraine plutôt maligne et aussi parce qu'elle n'était "pas assez belle pour être vendue" ... Témoin des horreurs de la déportation, de la faim, de la soif, de la déchéance, de la mort et du désespoir des mères marqué de quelques épisodes particulièrement  éprouvants ... L'exil à plusieurs reprises, la résilience, un mariage de convenance pour quitter Constantinople parce qu"'une femme sans homme ne peut rien" ...

Un personnage pragmatique et parfois décalé dans la France d'après-guerre, plein d'une dignité rigide un peu froide mais chargée de respectabilité, qui ne se raconte pas et qui veut garder le secrets des épreuves traversées pour elle malgré les solicitations répétées de sa petite-fille ; une femme toutefois soucieuse de préserver la mémoire des siens par le maintien de la langue et de la culture dont elle est issue alors que son fils a fait le choix d'épouser une "pure française", professeur de français et de latin.
Fruits des deux cultures, Valérie petite-fille sait habilement jouer sur les deux tableaux pour s'allier mère et grand-mère, branche française et branche arménienne, en semant au passage quelques anecdotes cocasses dont le lecteur se régale. On découvre également la frustration et la douleur des arméniens liée à la non-reconnaissance du génocide de leur peuple avec l'incompréhension qu'elle génère.. 

J'ai lu L'étrangère d'une traite, un livre plein de tendresse pour cette grand-mère d'un autre temps dont l'histoire a en outre le mérite de documenter une part d'histoire trop souvent passée sous le tapis et à laquelle j'ai pu être sensibilisée par des amis d'origine arménienne dont l'histoire familiale fait largement écho à celle d'Arvani.

Le roman d'une histoire vraie qui sonne juste, une pierre déposée à l'autel du martyr du peuple arménien montré ici par le petit bout de la lorgnette, à découvrir.  

Extraits du texte :
- Chaque jour de la vie qui me reste, je remercierai Dieu de t'avoir pour marraine.(...)
- Remercie-le plutôt de ne pas t'avoir faite belle.

La dysentrie, le typhus, la malaria et la famine sont des agents actifs de l'extermination.

Dieu t'a fait un cadeau immense, Aravni, c'est de ne pas encore avoir d'enfant. Tu n'as pas eu à choisir entre le donner ou risquer de le voir crever dans tes bras. Alors arrête de juger.

Je voudrais être juive parce que c'est comme être arménien avec la reconnaissance en plus.
(...)
Le fait que les Turcs refusent juqu'à aujourd'hui de reconnaître le génocide des Arméniens rend fou. Ce serait comme dire aux descendants des Juifs dans une Europe où les nazis auraient gagné la guerre : il ne s'est rien passé, c'était la guerre et ses dommages collatéraux et vous avez émigré pour aller faire fortune ailleurs. Il y a presque autant de preuves du génocide arménien que de l'holocauste juif. Elles sont dans les archives turques (dont l'accès libre est refusé aux historiens), dans les archives allemandes (en accès libre), dans les archives américaines (en accès libre également). Mais la Turquie refuse, gouvernement après gouvernement, depuis Mustafa Kémal, de reconnaître ce crime de son passé et fait pression pour empêcher les Arméniens d'en faire état.
(...)
Ce dénit d'histoire est un noeud coulant qui empêche tout Arménien, non pas de vivre, mais de respirer normalement.

Sur les photos de famille, elle se tient raide, l'air distant, presque froid. J'ai longtemps mis cette expression sur le compte d'une timidité face à l'objectif, mais il n'en est rien. Elle pose en femme respectable. Chacun doit comprendre qu'aucun des drames de sa vie n'a eu raison de ses bonne manières, héritage de sa mère et de l'éducation stricte donnée aux filles. Sous la chair ronde, un corset de convenance articule son corps dans une vigilence permanente.

Titre : L'étrangère
Auteur : Valérie Toranian
Première édition : 2015

samedi 1 août 2020

Étranges rivages / Strange Shores de Arnaldur Indridason

Alors qu'à Reykjavik ses collègues Elinborg et Sigurdur Oli sont occupés par les enquêtes de La Rivière noire / Outrage et de La muraille de lave / Black Skies, le commissaire Erlandur s'est retiré dans la maison de son enfance, une ruine isolée au milieu des fjords de l'Est islandais.
Erlandur est hanté par la disparition de son frère dont il a laché la main un jour de tempête alors qu'ils n'étaient tous deux que de jeunes enfants, une culpabilité que l'on est amenée à mieux comprendre au fil des pages de ce nouvel opus.

Mais le commissaire reste un fin limier à l'instinct toujours aux aguets et la curiosité aiguisée par quelques vieux témoins croisés dans l'isolement de la lande, le voilà lancé dans une enquête officieuse sur la piste d'une jeune femme disparue elle aussi un jour de tempête, bien des années avant le drame personnel du jeune Erlandur. Le corps de la jeune femme n'a jamais été retrouvé alors que, étrangement, toute une troupe de soldat anglais qui s'était perdue dans les montagnes la même nuit au même endroit avait pu être intégralement retrouvée, certains avaient regagné la ville, d'autres pas.      

Les indices sont ténus et peu de témoins de l'époque survivent mais la perspicacité d'Erlandur est à son comble dans ces paysages désolés qui l'obsèdent depuis l'enfance et qui nous plongent dans le froid, l'isolement et la rudesse de l'Islande traditionnelle profonde.
Du très bon Erlandur ... jusqu'au prochain rendez-vous ! 

Du même auteur, même série, voir aussi :
La muraille de lave / Black skies (8)
La rivière noire / Outrage (7)
Hypothermie / Hypothermia (6)
Hiver Arctique / Arctic Chill (5)
L'homme du lac / The draining lake (4) (non chroniqué sur le blog) 
La voix / Voices (3)
La femme en vert / Silence of the Grave (2)
La cité des Jarres / Jar City (1)
Les nuits de Reykjavik / Reykjavik Nights

Titre français : Étranges rivages
Série les enquêtes  du commissaire Erlandur Sveinsson / A Reykjavik Murder Mystery
Titre anglais : Strange Shores
Auteur : Arnaldur Indridason
Première édition :