mardi 29 mai 2018

Song of the cuckoo bird d'Amulya Malladi

Dans la baie du Bengale, l'ashram de Tella Meda forme une communauté religieuse vivante autour de son gourou, une femme que les fidèles viennent consulter et solliciter quotidiennement. Les offrandes laissées par les adeptes permettent de faire vivre la collectivité de laissés-pour-compte qui a trouvé refuge auprès d'elle, une orpheline, la fille d'une prostituée, un père qui porte la culpabilité du suicide de sa fille, une veuve, une femme battue qui s'est enfuie, etc. Des personnages pour la plupart considérés par les gens de l'extérieur comme tout en bas de l'échelle sociale, acculés au fond d'une voie sans issue et dont on va suivre l'histoire du début des années 1960 jusqu'au virage du siècle alors que les rapports des uns avec les autres vont évoluer et que chacun porte ses propres rêves et ses espérances dans une Inde qui se transforme.

Ce roman offre une chronique intéressante de l'Inde moderne avec un rappel à chaque début de chapitre des événements historiques marquants de la nouvelle période qui s'ouvre, guerres, élections, assassinats, etc. Beaucoup de personnages féminins variés avec des aspirations différentes, celle qui aurait pu partir mais refuse de quitter les murs de la communauté et le regrettera, celle qui intrigue pour partir mais se retrouve prise au piège de ses manipulations, une gourou qui n'a pas choisi son destin et aurait pu être une simple femme, etc. Des femmes de différentes origines qui changent, murissent, intriguent, aiment, vieillissent et un roman couvrant de nombreux sujets, l'évolution de la condition des femmes, la question des castes, du mariage, de l'autorité, de l'éducation.      

Au final toutefois, j'ai eu plus de mal avec cette histoire qu'avec les trois autres de cet auteur lues et appréciées précédemment. Le rythme et l'écriture m'ont paru moins fluides, sans doute du fait d'un nombre important de personnages auxquels on a parfois du mal à s'attacher. Le livre n'en reste pas moins enrichisssant pour l'éclairage donné à un aspect particulier de la société indienne, cette vie d'exclues dans un ashram, une communauté aux dimensions très humaines.

Du même auteur, voir aussi :
The Mango Season
Une bouffée d'air pur / A breath of Fresh Air
Le foyer des mères heureuses / A House for Happy Mothers

Titre anglais : Song of the cuckoo bird
Pas encore de traduction française
Première édition : 2005

samedi 26 mai 2018

Pietra Viva de Léonor de Récondo

1505.
Ébranlé par la mort mystérieuse d'Andrea, un jeune moine à la beauté solaire qu'il admirait, Michelangelo quitte Rome pour se réfugier pendant six mois aux carrières de Carrare où il supervise le choix des marbres nécessaires à la composition du tombeau du Pape Jules II commandité d'avance par le saint-Père. Avec sa célèbre Pietà, la réputation du sculpteur d'une trentaine d'année est déjà bien établie et respectée de tous. Tout à son obsession de capturer la beauté dans la pierre, le sculpteur n'en est pas moins très tourmenté, notamment lors de ses soirées solitaires à l'auberge avec pour seule compagnie un livre de Petrarque offert par Lorenzo de Medici et la bible d'Andrea qu'il n'ose ouvrir. Progressivement, son séjour au milieu des carriers fera ressurgir des souvenirs enfouis du passé et sera source d'apaisement intérieur grace aux liens de compagnonage qu'il développe avec les ouvriers ainsi qu'avec deux personnages très particuliers. Il y a d'abord Cavallino, individu excentrique atteint de folie douce, et aussi, le tout jeune Michele qui vient de perdre sa mère et dont l'amitié enfantine (non moins pleine de maturité) renvoie au sculpteur sa propre image.

Avec cette lecture d'un troisième roman de Léonor Récondo, je classe sans plus aucune hésitation l'auteur dans la catégorie des "valeurs sûres" pour sa douceur et sa sensibilité d'écriture sans parler de l'intérêt des sujets choisis, très différents dans les trois ouvrages abordés mais toujours riches de la justesse du ton et basés sur les faits réels. Ces livres ont quelque chose de transcendants, on est plongé dans une sorte de voyage intérieur au plus profond de l'âme des personnages tout en restant subtilement connecté aux réalités qui les entourent, ici le monde des carrières de Carrare. Il y a également dans ce roman toute une dimension poétique avec un appel aux cinq sens qui font ressurgir les souvenirs de la mémoire du sculpteur ainsi qu'une dimension historique sur la composition de l'une de ses oeuvres majeures réalisée en pointillé tout au long de sa vie, bref un ouvrage tout à la fois délicat, intelligent et bien ficelé.

Excellentissime, à lire !

Nota : ce livre m'a rappelé celui de Mathias Enard, Parle-leur de bataille, de rois et d'éléphant où l'on découvre le voyage de Michel Ange en 1506 à Constantinople pour concevoir un pont, un épisode de la vie du sculpteur lui aussi basé sur des éléments historiques.

Du même auteur, voir :
Rêves oubliés
Point Cardinal

Titre : Pietra Viva
Auteur : Léonor de Récondo
Première édition : 2013

lundi 21 mai 2018

The house of Unexpected Sisters d'Alexander McCall Smith

Fidèle à la série des enquêtes de Mma Ramotswe d'Alexander McCall Smith, je me suis plongée dans le 18ème volume qui vient de paraître, The House of Unexpected Sisters. On y retrouve notre bonne Mma Ramotswe et sa famille, son mari mécanicien J.L.B. Matekoni et leurs enfants adoptés Motholeli et Puso, son assistante Mma Makutsi et les autres employés que compte l'agence de détective, M.Polopetsi enseignant la chimie à mi-temps et Charlie, le jeune apprenti mécanicien un peu frivole devenu assistant détective.

Cette fois, l'équipe va enquêter sur le cas d'un licenciement pour faute grave qui parait au premier abord abusif, celui d'une employée d'un marchand de mobilier de bureau qui aurait insulté un client après huit ans de bons et loyaux services sans aucune faute. Évidemment les choses ne sont pas aussi évidentes qu'elles le semblent et notre équipe finit par découvrir que ce renvoi cache un complot plus complexe qui menace indirectement Mme Makutsi et dans lequel est impliqué l'impitoyable et ambitieuse Violet Sephotho.

Dans le même temps, Mma Ramotswe va mener une enquête qui la perturbe, sur une infirmière qui porte le même nom qu'elle ...  

Toujours autant de légèreté et de fraîcheur portées par ce vent venu d'Afrique ... Une évocation attendrissante du Botswana au travers de ces personnages pittoresques emprunts de tradition dans un monde qui se modernise alors que se poursuit le cours de leur vie. 
Une petite parenthèse de lecture sans prétention que j'attends et me réserve chaque année afin de retrouver ma bonne Mma Ramotswe, fille d'Obe et première femme détective privé du Botswana !

Voir aussi :
Precious and Grace

Titre anglais : The House of Unexpected Sisters
Série No 1 Ladies' Detective Agency - 18ème volume 
Pas encore de traduction française
Auteur : Alexander McCall Smith
Première édition : 2018

jeudi 17 mai 2018

Le voile de Téhéran / The book of Fate de Parinoush Saniee


Mon père et mes frères m'ont sacrifiée à l'idée qu'ils se faisaient de leur honneur, mon mari m'a sacrifiée à son idéologie et à ses grands projets, et j'ai payé le prix des gestes héroïques et du devoir patriotique de mes fils. 
 
Massoumeh est iranienne, elle raconte son histoire qui traverse les époques sur une cinquantaine d'année.
Le récit commence à la fin des années 60 lorsque, jeune provinciale studieuse, elle s'installe avec sa famille à Téhéran alors que le pays est encore le royaume du Shah. L'adolescente arrive à convaincre son père de la laisser fréquenter le lycée où elle noue une amitié indeffectible avec une autre jeune fille issue d'une famille plus progressiste que la sienne. Mais pour avoir échangé quelques regards jugés malvenus avec un jeune étudiant pharmacien, ses frères et sa famille vont l'enfermer puis lui imposer un mariage auquel elle se soumet. Son mari se révèle être un militant communiste révolutionnaire ; tout à sa cause, celui-ci incite la jeune femme à s'émanciper et la laisse se débrouiller sans s'impliquer dans la vie familiale même après la naissance d'un puis de deux garçons. Pour élever ses enfants, Massoumeh va tout assumer, prendre un travail, reprendre des études, tout organiser et gérer à la maison. Alors que les époques changent et que le regard des autres est le reflet changeant des circonstances, il lui faut s'adapter et persevérer sans jamais faillir. Une vie de femme forte, intelligente, dévouée, intègre dans un monde malmené par l'histoire, instable et dominé par les hommes et l'idéologie.    

J'ai compris alors que nous sommes beaucoup plus résistants que nous le croyons. Nous nous adaptons peu à peu à l'existence que nous sommes obligés de mener, et notre rythme de vie finit par être en phase avec le volume de tâches à accomplir. 

Une lecture passionnante en forme de saga qui serait en grande partie autobiographique, couvrant toute l'histoire contemporaine de l'Iran, du régime du Shah à la révolution et aux islamistes. Un beau témoignage de femme et de mère qui au delà de l'amour qu'elle donne à ses enfants sait les éduquer en cherchant à leur donner des armes face à l'idéologie, la manipulation et le totalitarisme, en favorisant leur curiosité, la réflexion, l'ouverture d'esprit et leur individualité.

 L'idéologie pure est un piège, elle engendre des préjugés et des a-priori, elle fait obstacle à la réflexion et aux opinions personnelles. Et surtout, elle transforme les gens en fanatiques incapables de faire la part des choses.

Massoumeh est un personnage attachant qui garde toujours une part de l'adolescente qu'elle a été en parvenant pourtant à se transformer en véritable combattante du quotidien pour tout assumer envers et contre tout.

Un livre prenant et agréable à lire même si le cours des choses ne suit pas toujours celui qu'on souhaiterait pour cette héroïne anonyme qui endosse tous les rôles, fille, soeur, amie, épouse, belle-fille, mère, étudiante, employée, amoureuse, belle-mère, etc. Un magnifique portrait de femme dans un monde dominé par les hommes et une belle démonstration de l'importance du rôle de l'éducation face aux préjugés et au totalitarisme.    
 
Titre français : Le voile de Téhéran
Titre anglais : The Book of Fate
Auteur : Parinoush Saniee
Première édition : 2003

lundi 14 mai 2018

Rêves oubliés de Léonor de Recondo


 Nous avons réussi à sauvegarder l'essentiel : l'amour et la confiance qui nous lient les uns aux autres.

En 1936, Aïta, Ama, leurs trois enfants, les grand-parents et des oncles doivent fuir précipitamment le Pays basque et l'Espagne en guerre, en laissant tout derrière eux, une entreprise et leur maison d'Irun. Ils se réfugient d'abord à Hendaye puis dans les Landes. Le noyau familial reconstitué et solidaire s'adapte, se réinvente, se protège, et se reconstruit dans un nouveau pays touché à son tour par la guerre alors que pour supporter cet exil, Ama écrit et s'épenche dans un petit carnet, son jardin secret.  

La plume de Léonor de Récondo aborde avec réalisme mais aussi une certaine douceur et beaucoup de délicatesse et de justesse la question de l'exil avec l'histoire de cette famille de réfugiés basques. Elle montre bien la façon dont chacun des personnages fait face et s'adapte en fonction de son âge et de son vécu, tous portés par les liens familiaux et l'amour qui permet de supporter les épreuves, les conditions difficiles, le changement de pays et de statut. Ca ressemble à un deuil avec d'abord le déni et l'espoir du retour puis, avec le temps qui passe, les questions et aussi le constat de l'irreversibilité des choses qu'il faut accepter.

J'avais déjà beaucoup aimé Point Cardinal et ce nouveau livre vient confirmer l'excellente impression laissée par cette auteur qui dégage une grande finesse d'écriture capable de faire ressortir avec pudeur et subtilité le ressenti, l'émotion, les sentiments et toute l'humanité de personnages fragilisés et challengés par l'existence.
  
Titre : Rêves oubliés
Auteur : Léonor de Récondo
Première édition : 2011

dimanche 13 mai 2018

The Mango Season d'Amulya Malladi


Priya a quitté l'Inde à l'âge de 20 ans pour aller étudier aux États-Unis. Sept ans plus tard, elle retourne pour la première fois dans son pays d'origine avec l'intention d'annoncer à sa famille ses fiançailles avec Nick, un jeune américain avec lequel elle partage déjà sa vie. Elle ne sait comment présenter les choses et sait qu'elle va terriblement décevoir ses proches.
De son côté, la famille attendait son retour avec impatience et voudrait profiter de l'opportunité de cette visite pour faire des présentations dans l'espoir de lui trouver un mari ...

Une histoire à dévorer comme les mangues qui sont prétexte à une tradition annuelle, la préparation de conserves par tous les membres de la famille qui se réunissent à cet effet. Alors que rien ne semble avoir changé, il faut que Priya se réadapte aux conditions locales, à la chaleur, à la saleté, au chaos ambiant et aussi et surtout au poids des conventions sociales et familiales.
Malgré ses bonnes intentions, les frictions anciennes refont rapidement surface, notamment dans la relation qu'entretient Priya avec sa mère et puis l'entourage ne semble préoccupé que par une seule chose, le mariage des uns et des autres préalable à l'émergence d'une nouvelle génération. Il y a par exemple celui de l'oncle Arnand qui s'est marié sans l'accord de ses parents à une jeune femme d'une autre région, par amour. Malgré ses efforts pour essayer de s'intégrer, sa jeune épouse en paye les conséquences, ostracisée dans sa belle-famille qui n'a pas apprécié d'avoir été mise devant le fait accompli.
Dans ces conditions, comment Priya, va-t-elle pouvoir faire part de son intention d'épouser un étranger ? Comment choisir entre l'amour de son fiancé et celle de sa famille ?    

Un roman pour plonger au coeur d'une famille indienne contemporaine avec ses problématiques générationnelles, au travers de la vision d'une jeune indienne moderne, éduquée et indépendante qui doit confronter les siens et affirmer sa position. Une jeune femme qui fait le choix d'assumer seule et pleinement l'annonce de cette nouvelle avec une alternance au niveau du récit entre ce qui se passe dans la famille et les échanges téléphoniques et mail avec son fiancé resté aux États-Unis.

Une troisième livre d'Amulya Malladi que j'ai encore une fois beaucoup apprécié, bien écrit et sonnant juste.

Du même auteur, voir aussi :
Une bouffée d'air pur / A Breath of Fresh Air
Le Foyer des mères heureuses / A House for Happy Mother

Titre anglais : The Mango Season
Pas encore de traduction française
Auteur : Amulya Malladi
Première édition : 2004

lundi 7 mai 2018

Vers la beauté de David Foenkinos


Antoine Duris est professeur à l'école des Beaux-Arts de Lyon. Il a décidé de tout quitter et de disparaitre pour se fondre au décor d'une galerie du musée d'Orsay où il a trouvé un poste de simple gardien de salle. Entouré des oeuvres de Modigliani (sur lequel il avait rédigé sa thèse), il tente de s'oublier dans la beauté mais les gens qu'il côtoie ne lui permettent pas de se couper totalement des réalités du monde. C'est ainsi qu'il va nouer un lien avec Mathilde, responsable DRH qui l'a embauché, grace à laquelle il va finir par se secouer et revisiter son passé pour pouvoir se réconcilier avec lui-même. 

Un livre en trois actes pour aborder trois tranches de vie et boucler la boucle, entre Paris et Lyon.

Foenkinos est un auteur que j'aime assez et pour lequel j'ai développé un a priori plutôt favorable après plusieurs livres comme La Délicatesse, les souvenirs ou Charlotte que je garde encore bien en mémoire longtemps après les avoir refermés. Si j'avais aussi dévoré Le mystère Henri Pick, l'histoire n'était toutefois pas du même niveau, moins marquante et sans âme ... avec Vers la beauté, j'éprouve miantenant une vraie grande déception. Certes, c'est un roman facile à lire et joliment écrit mais il reste convenu, sans aller au fond des choses et je n'ai pas réussi à ressentir cette "beauté salvatrice" qui est annoncée et plusieurs fois énoncée sans qu'elle ne soit jamais véritablement perceptible. J'ai une impression de copie baclée et peu soignée dans laquelle les transitions et les basculements son traités de la façon la plus grossière, sans aucune finesse ; on avance parce qu'il faut avancer, par à-coups ou de façon plus poussive et ça ne sonne pas toujours juste, quel dommage !

Titre " Vers la beauté
Auteur : David Foenkinos
Première édition : 2018

mardi 1 mai 2018

Il pleuvait des oiseaux / And the birds rained down de Jocelyne Saucier


Au fin fond de la forêt canadienne, trois vieillards se sont retirés du monde pour vivre en paix et en liberté en attendant une mort qu'ils ne craignent pas.

Ted était un être brisé, Charlie un amoureux de la nature et Tom avait vécu tout ce qu'il est permis de vivre. Une journée après l'autre, ils ont vieilli ensemble, ils ont atteint le grand âge. Ils avaient laissé derrière eux une vie sur laquelle ils avaient fermé la porte. Aucune envie d'y revenir, aucune autre envie que se lever le matin avec le sentiment d'avoir une journée bien à eux et à personne qui trouve à y redire.
À eux trois, ils ont formé un compagnonnage qui avait assez d'ampleur et de distance pour permettre à chacun de se croire seul sur sa planète.  
(...)
Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux-mêmes. 
(...)
Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut.  

Dans leur isolement, ils sont épaulés par le gardien d'un hôtel fantôme et un cultivateur de marijuana. Un jour, ils voient débarquer une photographe qui est sur la trace des derniers survivants des "grands feux" qui ont dévasté les forêts canadiennes du début du 20ème siècle ... Un autre jour, ils recueillent Marie-Desneige qui va commencer à vivre avec eux, après une vie volée par un internement forcé ...

Il n'y a pas d'âge pour vivre ou pour aimer et le grand âge n'est pas une fatalité, ce livre en une magnifique allégorie. Des personnages un peu iconoclastes mais non moins merveilleux d'hommes des bois, des ermites et des "sages" qui n'en sont pas parce qu'ils sont avant tout des hommes avec un passé qui n'a plus vraiment d'importance, et qui veulent simplement profiter du temps qu'il leur reste, en pleine nature, sans qu'on leur dise quoi faire. Ils sont touchants, pleins de délicatesse et d'attentions pour la nouvelle pensionnaire qu'ils intègrent à leur groupe, des protagonistes riches de simplicité et de bienveillance, conscients de la mort qui les attend au bout du chemin. Outre sa dimension humaine, le récit permet de découvrir des éléments historiques intéressants sur ces "grands feux" avec, en guise de jeu de piste, un volet artistique imbibé de lumière et d'images du passé.
Et pour ne rien gâcher, le texte, magnifique, évocateur des grands espaces et d'une grande limpidité. Une plume québecoise qui va à l'essentiel et nous emporte en nous enveloppant dans le souffle puissant qu'elle créée, absolument superbe !

Un livre rare, marquant et inoubliable. Multi-primé, tellement bien mérité.   

Titre original : Il pleuvait des oiseaux
Titre anglais : And the Birds Rained Down
Auteur : Jocelyne Saucier
Première édition : 2011
Prix Ringuet, prix France-Québec, le Prix des cinq continents de la Francophonie, Prix littéraire  des collégiens, etc.