lundi 8 mai 2017

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle de Jean d'Ormesson








Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Auteur : Jean d'Ormesson
Première édition : 2016



Touchée !

Même si le nom de Jean d'Ormesson est familier et plutôt porteur de sympathie, c'est la première fois que j'ouvre un de ses livres. Non sans dérision, il y consigne un procès qui se déroule entre son Moi (sur-Moi) et son Moi, entre le juge et l'accusé. L'occasion pour l'auteur de se dévoiler, "né avec une cuillère en or dans la bouche", il raconte sa famille, son éducation, son milieu, son enfance à Munich au moment de la montée du nazisme, puis en Roumanie et au Brésil avant le retour en France, le château de famille, le lycée, les études, normalien parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut faire sinon ne rien faire, écrivain, journaliste, à l'UNESCO, au Figaro, à l'académie française. Une vie comme une bulle de savon, faite de multiples rencontres avec un parti pris certain pour le bonheur et la joie de vivre.
Mais l'auteur finit par minimiser ce parcours qui n'est rien d'autre qu'une tranche de vie sans grande importance face aux mystères de l'univers dont celui du temps qui nous défini mais qu'on ne peut pas définir. Il nous livre alors une réflexion plus profonde sur les choses simples et importantes de sa vie, l'eau, la lumière, qui l'amènent, en conclusion d'un livre et d'une vie, à partager ses trois seules certitudes ...   

J'ai aimé ce livre pour ce qu'il nous apprend de l'auteur et pour le message qu'il partage avec nous, l'air de rien, en toute sincérité et humilité, sous l'éclairage d'une vie riche passée très vite.
L'écriture est belle, légère, pleine d'humour avec l'impression parfois de saisir l'oeil pétillant de l'auteur qui s'amuse et qui, à plus de 90 ans* reste un homme heureux, croquant la vie jusqu'au bout, pour le temps qui lui est donné.

Note :
* Jean d'Ormesson est né en 1925.

Quelques citations du livre :
- Ma mémoire est pleine de trous et, si beaucoup de mes romans sont en fait des souvenirs, mes souvenirs, à leur tour, ne sont guère que du roman. 
- Les hommes ne sont grands que par leurs rêves et leurs convictions. 
- La durée intérieure est un oiseau sauvage. Le temps de l'ennui passe beaucoup plus lentement que le temps de la joie. Le temps de l'amour comme une flèche; le temps du chagrin, un escargot.
- Le temps est tout. Mais il n'est rien. C'est un autre nom de l'univers. L'espace existe, et il peut être dominé. Le temps n'existe pas, et il est invincible. 
- Les gens sont plus heureux aujourd'hui qu'ils ne l'étaient hier. Mais ils ne le savent pas. Ce n'est jamais mieux avant. Ni pire. C'est sans fin la même chose. 
- Je me désole de mon absence à mes propres funérailles. Un peu de gaieté fera défaut.

2 commentaires:

  1. hum tu me donnes très envie là, jamais lu non plus mais j'aime beaucoup le personnage...
    Vais peut être me laisser tenter par celui là alors !
    Merci Sophie

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    1. Pas de quoi ... moi je viens de tomber dans Peter May après ton post, alors merci aussi ;-)[j'ai attaqué The Black House (L'ile des chasseurs d'oiseaux), je dévore !]

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